Nous avons rencontré Helena Noguerra, cheffe de clan dans la nouvelle série quotidienne de M6, "Nouveau jour"

Il en faut beaucoup pour nous impressionner. On a croisé Harrison Ford, Quentin Tarantino, Robin Wright, Morgan Freeman, Michael Douglas ou encore JoeyStarr. Et pourtant, c’est Helena Noguerra qui a réussi, un peu, à nous impressionner.
D’une beauté incroyable, l’actrice de 56 ans oscille entre une forme de grâce naturelle et une simplicité de tous les instants. C’est à Monte-Carlo, au cœur du Grimaldi Forum lors du dernier Festival TV, que nous l’avons rencontrée alors qu’elle était venue assurer la promotion de la nouvelle série quotidienne de M6, Nouveau jour, dont elle campe le rôle principal, Louise Bartoli.
Cette nouvelle saga familiale, au casting fourni (Jean-Baptiste Maunier, Mhamed Arezki, Alexandre Varga, Vincent Desagnat, Laëtitia Milot, Bruno Solo), s’intéresse au Domaine Bartoli, un hôtel de luxe du Sud de la France où les secrets de famille vont rapidement déchirer tout le clan.
Le domaine devient la cible des attaques d’un étrange corbeau. Tiraillés entre liens familiaux et ambitions personnelles, tout devient alors possible pour les membres du clan Bartoli et son entourage.
Qu’est-ce qui vous a plu quand on vous a proposé ce soap à la française?
J’ai eu une curiosité pour une nouvelle expérience. C’est-à-dire que jusque-là, j’ai goûté à beaucoup de choses, et je suis arrivée à un moment dans ma vie où la routine que j’ai mise en place, je la connais. Un disque, un film, une série, une pièce de théâtre subventionnée, une série commerciale, un film. Je connaissais ma destinée. Et celle-là, je ne la connaissais pas. Et je me dis, tiens, c’est une expérience. Moi qui suis très gourmande d’expériences, comment ça fonctionne un soap? Comment on fabrique ça? Qu’est-ce que c’est que de devenir l’héroïne d’un soap? Qu’est-ce que c’est de ne pas avoir une fin, quelque chose de clos? Donc ça m’a plu. Et puis de se poser aussi un peu. Parce qu’une vie telle qu’on la mène, ce sont des vies de saltimbanques, ce sont des vies de gens du voyage. Et donc aussi l’envie de poser quelque chose, ses bagages pendant un temps.
Comment fait-on justement pour construire un personnage quand on ne connaît pas sa fin?
Louise Bartoli, c’est un chef de clan. C’est vraiment un parrain, enfin maintenant on va dire une marraine. Et il faut comprendre marraine dans ce sens-là. C’est vraiment une matriarche qui tient le clan. Moi, en secret, je pensais à Thomas Shelby dans Peaky Blinders. Et à côté, quand je pense à Louise, je m’imaginais comme une actrice dans un film d’Almodovar. Donc il y a ces deux ambivalences entre quelque chose de très pop et quelque chose de très tenue. Au fond, Louise Bartoli, c’est un gangster. C’est quelqu’un qui semble sans foi ni loi, bien qu’elle ait sa propre justice et sa propre sincérité. Mais c’est quand même une femme. À poigne.
C’est votre première quotidienne, quid du rythme de travail?
C’est la folie. Vous êtes vraiment dans une machine à laver. Et il faut apprendre à respirer. Là, ça fait 9 semaines qu’on tourne, donc je me suis habituée. Mais au début, c’est très impressionnant. Les films, c’est clos et même si on monte sur le vélo et que l’on met la tête dans le guidon, il y a un moment, ça se termine. Et là, en fait, ça ne se termine jamais. Toutes les deux semaines, vous recevez 40-50 de pages à apprendre. Il y a un vertige. Néanmoins, à un moment donné, le personnage, on le connaît. C’est-à-dire qu’on est un peu patron, au bout d’un moment. Et ça aussi, c’est une expérience qui est assez fantastique.
Comment vous sentez-vous avant ce grand saut dans l’inconnu qu’est la diffusion sur M6?
On est stressés, on est excités. Et puis, je prétends, comme je suis un peu prétentieuse (rires), qu’on a fait un truc super et que les gens vont adorer. J’avance confiante. C’est un secteur avec de la concurrence, la série quotidienne, on a notre partition, on fait des choses complètement différentes. Mais il faut proposer quelque chose que les gens ne voient pas ailleurs.
Quand vous étiez plus jeune, vous avez toujours eu une fibre artistique en vous. À quel moment vous avez pris conscience que votre vie, ça allait être "saltimbanque", comme vous l’avez dit plus tôt?
Je crois très tôt. Mais avec le recul, c’est ma théorie, je pense que les artistes sont des inadaptés. On est inadapté à faire groupe réellement. C’est-à-dire qu’on peut faire groupe avec une fonction, mais qu’il y a une difficulté. On ne peut pas aller travailler sous les ordres de quelqu’un. Il y a une espèce d’insoumission inadaptée qui fait que la solution, c’est de devenir un artiste. Donc il y a toutes sortes d’artistes. Il y a ceux dans les rues, il y a ceux du grand capital, les grands acteurs, etc. Il y a plein d’économies, il y a plein de manières de devenir artiste, de s’en sortir, etc. Mais il y a une forme d’inadaptation. Donc je pense que j’étais inadaptée déjà à l’école aussi. Indomptable aussi (rires). Il y a une forme de rébellion à l’autorité. Et en même temps, par exemple, à l’école, j’avais une passion pour mes profs. Mais je me sentais leur égal. C’est-à-dire que j’avais la prétention, très humble, mais quand même, je les regardais et je me sentais leur égal. Je n’avais pas peur de les affronter, de leur parler. Et je me disais, je peux être eux (rires).
>> Nouveau jour, du lundi au vendredi à 20h35, sur M6.5
Nice Matin